d'Elena Luz Martinez
Mention Honorable
« Le monde dans lequel nous pénétrons en naissant est brutal et cruel et, en même temps, d’une divine beauté. »
Carl Gustav Jung
Je suis née aux premières lueurs du jour, c’est ce détail anodin qui me valut le prénom d’Alba, qui signifie aube en espagnol. Je fus le résultat d’un moment d’égarement entre un homme et une femme sur le drap blanc et sablonneux d’une plage ibérique.
Je fus conçue sous le regard attentif d’une myriade d’étoiles et dans la grande constellation qui tisse sans trêve l’étendue de son voile, j’étais déjà, en ce ciel obscur, une étoile filante. En venant au monde, je fus immergée dans un grand bain de lumière puis, une fraction de seconde plus tard, brutalement plongée dans les eaux plus tumultueuses d’une autre réalité, la vie terrestre. C’est de ce paradoxe entre le souvenir imprécis que je gardais inscrit d’une vie antérieure ; un monde d’apesanteur et de connaissances et la transition avec ce monde d’oubli que s’amorça mon insoutenable quête de l’absolu. Car nous naissons les poings fermés, prêts à livrer l’ultime combat contre l’adversité. Et puis devant le défi de toute une vie, nous tendons désespérément nos petits doigts, refusant la solitude pour affronter nos luttes perpétuelles où les rounds sont comptés. En grandissant, ce sont nos doutes et nos peurs qui nous mettent chaos et qui, à force de répétitions, nous font la peau.
Et pourtant, l’amour nous élève si haut et il métamorphose immanquablement nos âmes qui prennent peu à peu leur forme avant de prendre définitivement leur envol. Un absolu, si plein, si dense, si généreux dans sa circularité. Absolu, qui tantôt s’avançait vers moi, lumineux, afin d’éclairer ma destinée et qui tantôt me fuyait, m’englobant dans son obscurité me projetant violemment vers un passé que je souhaitais depuis longtemps révolu. Absolu, se faisant et se défaisant sans rien perdre, toutefois, de sa trajectoire courbe. Absolu me ramenant inlassablement au début de tous mes commencements. Premières respirations, premiers pas, premiers mots, premiers espoirs, quand tout est encore possible, le rêve indicible puisque intraduisible, sans fioritures pour l’embellir, rien de plus que l’essentiel, vivre cette belle aventure de LA VIE et de L’AMOUR.
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Au sujet d'Elena
D’origine espagnole, la poète et auteure Elena Martinez vit au Canada depuis l’âge de six ans. Elle a publié à ce jour quelques recueils de poésies humanistes et une nouvelle en France ainsi qu’un conte poétique pour enfant, au Québec. Quelques-uns de ses poèmes ont paru dans la revue virtuelle Culminances. De plus, elle figure en tant que représentante du Canada dans deux anthologies de la poésie mondiale : Analectes de la poésie mondiale (2015 et 2021). Ses textes sont par ailleurs traduits en arabe et en espagnol. Conseillère en développement socioprofessionnel et intervenante sociale, elle est reconnue pour sa passion de la littérature et de la complexité de l’âme humaine. Lire Elena, c’est plonger au fond de nos états d’âme pour y trouver ce qu’il y a de plus beau et de plus grand en chacun de nous.
Un cercle de partage en anglais (virtual Birth Sharing Circle 2021) aura lieu sur Zoom le
30 octobre à 14 heures. (EST). Les gagnant.e.s anglophones du concours y seront afin de partager leur expérience de naissance et d'écriture. C'est un événement unique et touchant. Billets offerts sur Eventbrite .
D'autres histoires de naissance en anglais sont publiées sur notre site web, ici. Il y a aussi les histoires des gagnant.e.s du concours de 2020 et 2019.
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